« Le monstre c’est notre part obscure » Valia Beauvieux

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la programmation

monstro

mardi 12.03.2019 à 20h30

Avec le spectacle Monstro, le collectif Sous le manteau témoigne de sa volonté d’enrichir la pratique du mât chinois. Une discipline complexe et exigeante dont Valia Beauvieux, membre et ambassadeur du collectif, nous parle.

Pourquoi avoir baptisé le spectacle Monstro ?

« Quand nous avons fondé le collectif il y a trois ans, nous avons pris du temps pour mener des recherches en laboratoire, pour réfléchir à la création d’un premier spectacle et rapidement le thème du monstre a surgi. Nous l’avons pensé au sens propre comme au sens figuré. Le monstre c’est notre part obscure dans l’ego, dans le couple ou dans la société de manière plus générale. Notre collectif porte aussi un nom chargé de connotations. Nous l’avons baptisé Sous le manteau, car au sein du collectif tous nos corps n’en font qu’un. Encore une fois c’est une référence aux monstres. L’expression rappelle aussi la notion de résistance, de marché noir ou de contrebande. Il n’y a pas d’idéologie politique que nous défendons par nos pratiques, si ce n’est que le travail collectif que nous avons mené. C’est une façon de résister à la montée en puissance de l’individualisme. »

Comment est né ce collectif ?

« Notre projet collectif a démarré en 2016 suite à deux laboratoires, l’un à Anvers et l’autre à Saint-Denis, en Ile-de-France. Au départ Jesse Huygh, Benjamin Kuitenbrouwer et moi-même avons rencontré 15 acrobates spécialistes du mât chinois, qui est notre discipline commune. Nous avons constitué une troupe de huit artistes en respectant la parité, ce qui ne fut pas simple car cette discipline n’est pas souvent pratiquée par les femmes. Nous réunissons dans le collectif six nationalités et nos artistes sont issus de six écoles différentes. C’est une équipe vraiment cosmopolite. Il nous a fallu créer une culture commune au cours de nos laboratoires et composer avec nos différences mais c’est cela qui a vraiment nourri notre pratique artistique. Nous avons ensemble imaginé un vocabulaire acrobatique qui nous est propre. »

Quelle est l’originalité de Monstro ?

« Le mât chinois est une discipline qui se pratique en solo en Europe et en duo en Asie. Or nous avons choisi d’évoluer sur une forêt de mâts chinois, un dispositif que nous avons nous-même imaginé : c’est une structure auto portée qui nous permet de jouer ce spectacle un peu partout sans contraintes. Il y a sur scène sept mâts de deux à six mètres de haut. Alors que cette discipline se réduit traditionnellement à la verticalité, nous avons souhaité ajouter à cela une dimension horizontale : les sauts nous permettent en effet de passer d’un mât à l’autre de manière latérale. D’autre part nous sommes constamment ensemble sur le plateau. Nous pouvons ainsi composer ensemble des figures beaucoup plus complexes que le solo ou le duo ne le permettent. »

Interview recueillie par Elodie Laval pour Tendance Ouest 

 

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