La mousse comme terrain de jeu pour l’imaginaire

dans
la programmation

le petit bain

mercredi 29.05.2019 à 15h00

C’est un homme qui prend son bain.
Non, c’est un danseur qui sculpte des nuages.
Non, c’est plutôt un nuage qui prend dans ses bras un danseur.
Non, c’est plutôt un homme qui crée des paysages pour mieux y disparaitre.
Non, c’est encore autre chose.

Le Petit Bain, un spectacle imaginé pour les très jeunes spectateurs et les adultes qui les accompagnent

En tant que metteur en scène, Le Petit Bain est ma première création pour les très jeunes spectateurs (et les adultes qui les accompagnent). J’ai eu une belle expérience de jouer pour les tout petits comme acteur. J’aime quand ils font la pluie (leurs applaudissements), quand ils font semblant de ne pas regarder ou de ne pas écouter et qu’ils reviennent vers vous avec un grand sourire parce que quelque chose a attrapé leur attention, j’aime quand ils imitent les gestes qu’ils voient ou quand je sens que l’adulte accompagnateur soucieux devient petit à petit un spectateur accompagné.
C’est un spectacle que j’ai conçu comme un dialogue puisque l’enfant est toujours accompagné d’un ou plusieurs adultes. Le regard de l’un vers l’autre est passionnant.

une mousse de bain onctueuse…

L’écriture de Petit Bain est liée à une divagation assumée, une rêverie à partir d’une matière esthétique et aussi ludique : la mousse de bain. C’est un élément à la fois concret et reconnaissable pour l’enfant, et qui peut devenir une abstraction, un terrain de jeu pour l’imaginaire. C’est une matière fascinante qui peut créer des volumes, et des espaces de jeu éphémères, des masses fragiles et transformables que j’imagine comme terrain de jeu pour un corps en mouvement, un corps qui se confronte à la matière, ou encore une grande marionnette transformable, à la fois personnage et paysage.

… pour créer des bulles de souvenir

Pour cette création, j’ai proposé à Yan Raballand, chorégraphe, de m’accompagner. Nous l’avons écrit avec envie, curiosité, comme un plongeon dans le bain de notre enfance, en évitant la nostalgie. Nous avons essayé, je crois de rester exigeants et fidèles à nos sensations pour pouvoir les partager avec ce jeune public si précieux, et peut-être tenter de fonder en eux des sentiments nouveaux, des bulles de souvenirs qu’ils garderont ou qui peut-être disparaitront mais qui laisseront je l’espère, une couleur, une lumière, un mouvement, ou une sensation.

Johanny Bert,
metteur en scène

Crédit photo : Jean-Louis Fernandez