« On nous montre comment d’un coup des gens vont décider de tuer d’autres personnes, en masse, au nom de dieu. »

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la programmation

Rencontre avec Hugo Bardin, jeune metteur en scène aux multiples talents !

Baigné dans le théâtre depuis le lycée, Hugo Bardin monte sa première compagnie quand il intègre le Cours Florent. Il mettra quatre pièces en scène dans une équipe exclusivement féminine, l’Hippopodame Théâter.
En 2014, il fondera avec deux autres comédiens le collectif La Cantine où il travaillera comme metteur en scène, comédien, scénariste, réalisateur, costumier et créateur de coiffures pour le théâtre…
En 2015, il ajoute une corde à son arc en réalisant son premier long-métrage Neiges d’Automne, qui reçoit un vif succès auprès du public et de la critique.
Il a été lauréat du Prix du public Théâtre 13 / Jeunes Metteurs en scène 2017 pour son adaptation de la Reine Margot.

Synopsis

« La Reine Margot c’est une histoire vraie qui se passe en pleine renaissance, en 1572. La France est divisée entre les catholiques et les protestants. C’est donc l’histoire de la Reine Margot, l’héritière des Valois qui va être mariée de force à Henri, roi protestant de Navarre.
Ce mariage, qui est à la base un mariage diplomatique, va servir de piège, car tous les protestants invités à cette noce vont être massacrés. »

Girl power 

« Il y a beaucoup de complots, d’intrigues parallèles, et ce qui est très amusant, c’est que l’on parle d’une chose qui est absolument abominable, et Dumas en fait quelque chose de divertissant. J’avais très envie de monter cette pièce, depuis plusieurs années. Cela fait d’ailleurs longtemps que nous avons commencé le projet.

Ce qui m’a vraiment plu dans cette pièce ce sont les rôles féminins. Quand je cherche une pièce, je m’intéresse toujours à mettre en avant de grands rôles féminins, pas tant dans l’importance de leur rôle, mais je recherche des personnages forts. Et dans cette pièce, on est servi ! Il y a Margot, qui est une héroïne incroyable, une vraie icône de théâtre. Catherine de Médicis, qui est un rôle génial à diriger et à jouer, c’est un monstre ce personnage ! En tout, il y a 6 grands rôles, et tous sont forts, à leur manière.

Et ce que j’aime également, c’est que même les rôles masculins ont une grande part de féminité, et je pousse aussi ce trait la mise en scène. Les femmes ont presque plus de virilité que les hommes, et ça créé un contraste très intéressant ! »

Faire résonner l’histoire avec l’actualité

« Comme beaucoup, j’ai été choqué par tous les événements qui ont eu lieu ces dernières années. Et on retrouve vraiment un mécanisme du complot, de la peur, du massacre dans la Reine Margot. On nous montre comment d’un coup des gens vont décider de tuer d’autres personnes, en masse, au nom de dieu. »

Une œuvre colossale

« Très vite, je me suis rendu compte que je devais adapter cette œuvre. Alexandre Dumas a écrit un roman qui est très long, et ça se faisait beaucoup à l’époque d’adapter les romans au théâtre. En plus, Dumas a été prolifique au 19ème siècle, il a écrit beaucoup de romans qui sortaient dans le journal, toutes les semaines. Tout le monde pouvait lire ses romans. À l’époque, le roman a eu beaucoup de succès, il l’a adapté en pièce. C’était une adaptation exacte du livre, ce qui fait que la pièce dure 9h ! Il y a des dizaines de décors invraisemblables, beaucoup de figurants… Donc le travail d’adaptation a été assez compliqué parce qu’il fallait conserver l’histoire intacte et en même temps revoir totalement la mise en scène pour en faire une pièce qui ne dure pas des heures.

Je me suis alors calqué sur le canevas du film de Patrice Chéreau, en me concentrant sur le dilemme entre religion et politique. Est-ce que le massacre a eu lieu pour des raisons religieuses, ou est-ce qu’il n’y avait pas autre chose derrière, à savoir des ambitions politiques. »

> plus d’infos : collectif La Cantine