dans
la programmation
Instrument ancien originaire de la péninsule ibérique, plus précisément des Îles Madère, le ukulélé est très proche du cavaquinho, dont il est l’adaptation.
Tout débute en 1879, lorsqu’un bateau portugais venu des Iles Madère avec des travailleurs agricoles pour cultiver la canne à sucre et l’ananas, accoste à Hawaï. Joao Fernandez un des migrants, ne se sépare jamais de sa petite guitare portugaise à quatre cordes. Le son de ce petit instrument fascine les polynésiens, jusqu’au King David Kalakaua, dernier roi d’Hawaï, qui pratique et promeut l’ukulélé dans la musique traditionnelle de l’île. Son usage se répand dans tout le Pacifique, et mieux, il en devient l’emblème, de Tahiti aux îles Samoa, avant de conquérir le monde.
Aux Etats-Unis en 1915 lors de l’exposition universelle Panama Pacifique, le pavillon hawaïen met en avant, avec un énorme succès, les musiciens hawaïens, le hula et évidemment l’ukulélé. Dès lors, il influence de nombreux artistes dont Cliff Edwards, Roy Smeck et devient le symbole d’un nouveau mode de vie décontracté des jeunes gens de l’époque.
En 1919, la pièce Birds Of Paradise met en scène l’ukulélé à Londres. En 1925 en France, Maurice Chevalier fait la promotion d’une méthode pour apprendre à jouer de l’ukulélé en dix minutes. Quelques années plus tard, dans le film Sons of the desert, Laurel et Hardy jouent de l’ukulélé au son de Honolulu Baby. En 1961, Elvis Presley reste au sommet du classement des albums américains et remporte plusieurs disques de platine avec le titre Blue Hawaï, extrait du film éponyme. Dès lors, l’ukulélé entre définitivement dans la culture populaire et internationale.
En Grande-Bretagne, l’ukulélé appartient à la tradition nationale au même titre que le cricket, le pub, la tasse de thé, le rock’n’roll. Adepte enthousiaste, Édouard Windsor, prince de Galles en jouait fort bien, il organisait même des « ukulele tea party ». Puis dans les années 1930, l’ukulélé prend un tournant avec le succès de George Formby, à mi-chemin entre musicien et amuseur. Outre le grand public, Cyril Lefebvre explique que « des générations d’artistes ont voué à Formby, un véritable culte. Parmi eux Eric Clapton, John Lennon, Paul McCartney et surtout George Harrison, collectionneur d’ukulélés et membre bienfaiteur de la Formby Society ».
Pourtant, sa popularité décroît dans les années 1960 et 1970 où il n’est guère présent, malgré la passion de George Harrison, le membre des Beatlles. Il faudra attendre 1993 et l’enregistrement de l’album Facing Future d’Israel Kamakawiwoʻole, dit Iz, et le medley Over the Rainbow, What a Wonderful World pour que l’ukulélé fasse son grand retour.