Hullu, un autre regard sur le monde

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la programmation

Hullu, c’est un théâtre de faux-semblant, sans paroles, mélangeant humains et marionnettes. Issu d’une recherche de la compagnie Blick Théâtre sur les troubles mentaux et l’autisme en particulier, Hullu est une invitation à quitter l’habituel et à voir la relation aux autres d’un point de vue décalé, autrement humain.

« Au sein de notre compagnie, nous avons tous eu un parcours qui a fait que nous avons déjà accompagné des personnes en situation de handicap, notamment mental. Et nous aimons les sujets forts, comme la différence, la monstruosité… À la base, pour ce nouveau spectacle muet, nous voulions parler de la différence sous l’angle de la folie. Et « Hullu », cela veut dire « fou » en finnois. On a finalement resserré autour de l’autisme. La question que nous posons dans ce spectacle, c’est  « Qu’est-ce que les autistes peuvent apporter dans le monde dit « normal » ? Qu’est-ce que la normalité ?  » Au fur et à mesure de l’histoire, on donne à voir la vision d’une autiste, avec une alternance entre le monde réel et son monde à elle, dans l’imaginaire. »

Un imaginaire peuplé de petits bonhommes difformes, abîmées et attendrissants, étranges marionnettes imaginées par la compagnie.

« Nous appelons nos marionnettes « corporelles ». Elles sont manipulées directement de l’intérieur par diverses parties du corps. Les mains et les pieds des marionnettes sont réalistes, et naturellement expressifs, afin d’entretenir la confusion avec ceux des manipulateurs, ce qui permet de jouer constamment sur le vrai et le faux. Mi-humaine, mi-matière, la marionnette est à la limite du personnage réel. »

La compagnie utilise d’ailleurs différents types de narration pour jouer sur cet aller-retour entre réel et imaginaire.

« Il y a en effet tout un procédé technique autour de la narration, avec des jeux de lumière, de l’illusion (avec des apparitions, disparitions, un objet qui évolue dans l’espace, pour souligner la vision de l’autiste), une création musicale et sonore, quelques acrobaties, car nous sommes à la base des artistes issus du monde du cirque. »

Le spectacle est sans-paroles et développe une gestuelle à la manière du cinéma muet.

« Ce sont les corps qui parlent. On quitte l’espace commun du langage parlé pour une nouvelle perception des choses. Quelqu’un qui ne parle pas communique malgré tout ; et on ne doute pas de sa richesse intérieure. Même si elle ne s’exprime pas de la manière dont on a l’habitude. Nous pratiquons un théâtre gestuel, le mouvement expressif est la base des trois disciplines que nous utilisons : le cirque, le clown et la marionnette. C’est par la manière dont nous exécutons nos mouvements que nous véhiculons une émotion, une intention, du sens. »

Sources

Le Vésinet, Interview Hullu
Hullu, Dossier de présentation du spectacle

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