Nicolas Turon, du théâtre pour la rue

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Difficile de ranger Nicolas Turon dans une boîte. Il en sortirait comme un clown un peu fou. Auteur, metteur en scène, comédien, artiste de rue, dans la rue : il se sert de sa voix et de son jeu pour bousculer.  Portrait d’un homme singulier.

Pourquoi devient-on comédien ? « Pour qu’on m’aime, répond sans hésiter Nicolas Turon. Celui qui dit le contraire est un fieffé menteur ou un parfait comédien. » En réalité, Nicolas Turon porte d’autres casquettes : auteur, metteur en scène, chroniqueur radio et directeur de plusieurs structures culturelles.

Saltimbanque, bonimenteur, mercenaire, militant, citoyen, grande gueule, franc-tireur : un tas de qualificatifs s’attachent à lui. Il n’en choisit aucun, lui qui refuse les étiquettes et les identités. Il est surtout un homme qui déborde d’amour, de rêves et d’idées.

Depuis quinze ans, Nicolas Turon crée, joue, anime et organise, « pour fabriquer de la mémoire positive, de la bienveillance ». Originaire de la Moselle, il est établi depuis 2017 à Dornot avec la compagnie des Ô, dont il est l’un des fondateurs. Dans ce petit village, il a cru pouvoir se cacher, se murer, se retrouver. Recouvrer la sérénité après avoir sillonné les routes de France, de spectacle en spectacle. Chasser le naturel, il revient au galop. Nicolas Turon est comédien. « Parce que c’est là que j’ai trouvé le plus de douceur, d’émotion, d’enthousiasme. » D’excellentes raisons pour enclencher de nouveaux spectacles. « On va y ouvrir des ateliers les mardis soirs, un groupe CP, CE1, CE2, un autre CM, 6e et 5e , et nous organiserons, tous les dimanches de juin, une journée d’art dans la rue. »

Mais ce qu’il n’avouera pas, c’est qu’il est du genre hyperactif. Et qu’il aime laisser « du vide sur son passage », une autre façon de dire qu’il y laisse son empreinte. Pas vraiment une question d’ego, plutôt une manière de vouloir être utile aux autres, à la culture. Celle qui nourrit, qui fait grandir et réfléchir. « Celle qui ne coûte pas forcément cher ». Il refuse le cumul des mandats culturels, refuse de voir son nom attaché trop longtemps à un lieu ou un rendez-vous. « Depuis que je suis né, j’ai déménagé 25 fois », sourit le jeune homme. « Ma maison est ailleurs, c’est celle que je me construis mentalement ».

Un homme engagé ? « Je suis un artiste et un citoyen concerné. A ce titre, je fais ce que je veux. Le point commun de tous nos travaux est de placer le public dans une situation où il se trouve obligé de se positionner ».

Sources : Le Républicain Lorrain / La Semaine