Olivier Dubois face à l’oeuvre

dans
la programmation

Pour sortir au jour a tout d’une autobiographie dansée, où Olivier Dubois interprète des souvenirs de sa propre histoire de la danse. Un solo qui lui permet d’aborder la dévoration, la métamorphose et la soumission de l’artiste face à l’oeuvre.

« J’aime l’idée des vestiges qui sont comme un tableau qui pourrait nous raconter le reste. Je danse selon les enveloppes qui ont été choisies c’est le hasard qui décide, je vais danser un instant d’une des pièces portée par l’un des interprètes, et c’est comme si en regardant un détail d’un tableau, ce détail pouvait nous parler du tableau dans son intégralité.

La métamorphose immédiate est le propre de l’artiste performeur. On a ces enveloppes modulables, mais qui ne sont pas que des enveloppes, c’est comme si les centres se déplaçaient, les points de force bougeaient.

Ce que je défends, c’est la soumission de l’interprète et de l’auteur face à l’oeuvre, je suis soumis à l’oeuvre, moi je ne suis rien. Ce qui se met en branle à l’intérieur, c’est cette conscience, ce respect et cette notion de service.

A chaque mue déposée, on retrouve cette terrible vulnérabilité, la peau est redevenue molle et pourtant, elle s’est épaissie encore un peu. Plus je dépose toutes ces mues, plus je suis vulnérable.

Dans mon travail, je me suis bagarré pour pouvoir réunir un maximum d’interprètes sur un plateau, parce que c’est là que mon écriture prend toute sa force et, pour des raisons financières, cela impliquait que je ne pouvais pas avoir de décor. Mais finalement, se débarrasser du décor permet d’aller au plus juste.

Moi ce que je veux produire c’est une dévoration. Au bout du compte, ce qui est proposé est une sorte d’offrande : dévorez-moi, parce que c’est peut-être un des endroits les plus aboutis de la transmission de la mémoire. Survivre, c’est être dévoré par l’autre. »

Olivier Dubois