Peer Gynt, vous allez en entendre parler

dans
la programmation

David Bobée vient de livrer sa version de Peer Gynt au Grand T à Nantes. La pièce passera par Colombes le 16 février prochain mais en attendant c’est encore le presse et les spectateurs qui en parlent le mieux. 

Le Peer Gynt forain de David Bobée, Stéphane Capron de SceneWeb

« Il règne comme une ambiance de fin du monde sur le plateau. Le jeune Peer Gynt erre au milieu d’une fête foraine abandonnée entre la carcasse d’un grand-huit désossé et une grosse tête de clown posée sur le sol. Il vit dans une vieille caravane défranchie avec sa mère Ase (formidable Catherine Dewitt qui assure également la dramaturge du spectacle). Une balade pop jouée à la guitare par Butch McKoy, le compositeur de la musique du spectacle, ajoute une touche far-west à cette épopée fantastique onirique qui n’est pas la pièce du répertoire la plus facile à monter.

Peer Gynt fait du Monde son terrain de jeu. De l’exclusion à la richesse, de l’isolement à l’écœurement, la pièce décrit le parcours d’un homme à la dérive, baratineur et grande gueule. On le suit dans ses rêves et ses délires, dans son ascension sociale et dans sa chute. Pour interpréter Peer Gynt, il faut un grand acteur. Radouan Leflahi, 28 ans, formé au Conservatoire de Rouen est propulsé sur le devant de la scène. Alors qu’il ne devait pas jouer le rôle au départ du projet, il est totalement étincelant. C’est une vraie découverte. Il porte la pièce de bout en bout avec gourmandise et fraîcheur.

Une mise en scène bouillonnante, Jacques Moulins de Naja21

« Le spectateur est emporté par l’action et les images fulgurantes d’une scénographie impliquée. Il faut souligner l’importance des décors, un des challenges de la pièce. Un décor mobile, qui va du camp des gens du voyage, de la troupe de cirque, au radeau cheminant dans la brume, en passant par les salons feutrés de la classe business. Un jeu savant de la lumière ponctue chacune des scènes. Tout cela accompagne ce personnage qui voyage non pour découvrir la richesse des autres, mais pour les soumettre et s’enrichir à leurs dépens, alors que le texte montre une richesse de situations politiques, sociales et culturelles à côté desquelles, comme Peer Gynt, nous passons si souvent. »

Un public conquis par la mise en scène de David Bobée

© photo Arnaud Bertereau