Simon Abkarian, « je suis un animal de scène »

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Simon Abkarian est acteur, auteur et metteur en scène. Comédiens des plus surprenants, il a conquis les écrans et les scènes de théâtre avec force et détermination. De Mnouchkine à Klapisch, en passant par James Bond et Irina Brook, « lui qui ne vient « ni d’une famille d’artistes ni d’une famille d’intellos » n’a pas résolu le « mystère » de cette vocation qui n’a pourtant suscité aucun doute. » Reportage sur sa dernière création, réalisé en 2014 pour l’émission Entrée libre lors de sa création aux Amandiers à Nanterre.

 « Il a le côté brut et même voyou de la rue, et en même temps une noblesse. Il peut jouer un clodo et il sera toujours digne, noble. Même s’il joue un prince ou un roi, il y aura toujours chez lui quelque chose d’ancré dans le réel, de terre à terre. » Cédric Klapisch

D’abord grand homme de théâtre, l’acteur d’origine arménienne fait ses premières pas sur scène à Los Angeles, avant de tomber sous le choc d’une représentation de Richard II par le théâtre du Soleil, « J’ai réalisé que l’extraordinaire beauté était possible ». Il embarque alors avec la troupe d’Ariane Mnouchkine pour un voyage théâtral de 8 ans, avant de prendre son envol et de suivre sa propre route, en tentant notamment l’expérience de la mise en scène. En 2001, il éclate dans Une bête sur la lune, bouleversante pièce de ­Richard Kalinoski, mise en scène par Irina Brook, où il interprète un sur­vivant du génocide arménien.

« Le théâtre, c’est de là que je viens, c’est ma matrice, c’est là que j’ai appris à parler et à marcher, c’est là que je retourne faire mes gammes. J’y ai compris que le plaisir de voir une pièce qui est censée vous faire rire ou vous émouvoir peut ne pas être dénué de conviction. Il y a chez Molière ou Shakespeare un sens aigu de la justice et de l’injustice, et de l’indignation. »

Mais Simon Abkarian est aussi homme de cinéma. Dans les années 90, Cédric Klapish lui offre ses premiers rôles dans Riens du tout et Chacun cherche son chat. Il a depuis incarné bon nombre de personnages sur les écrans, du grand méchant dans Casino Royal au Colonel Amanullah dans la série Kaboul Kitchen. Des rôles de composition qu’il campe avec force et imagination. « Il y a un phénomène primordial qu’on oublie pour un acteur : c’est l’imaginaire. Moi, je ne suis pas réaliste dans mon jeu, je m’en fous d’être dans le réel. »

Toutes les citations ont été recueillies par Isabelle Poitte pour Télérama
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Simon Abkarian présentera son spectacle Le Dernier jour du jeûne, mercredi 9 et jeudi 10 mars 2016 à l’Avant Seine.

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