De la douceur d’un songe amoureux…

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la programmation

Si les histoires d’amour finissent mal… en général, combien ne commencent jamais vraiment ? Entre poésie, chansons électro-pop-rock et théâtre, Songe à la douceur manifeste l’amour et ses tourments, avec fantaisie et gravité, entre passé et présent, mais toujours au rythme de notre contemporanéité.

Dans cette comédie musicale des temps modernes à la douceur incontestable, Justine Heynemann met en scène le roman éponyme de Clémentine Beauvais, lui-même librement adapté du célèbre roman en vers intitulé Eugène Onéguine de Pouchkine, ayant inspiré l’opéra de Tchaïkovski.

Ce récit d’un amour adolescent en chassé-croisé avec des personnages aux sentiments complexes et bouleversants, est modernisé dans une version d’aujourd’hui aussi tendre qu’acidulée. Ici, l’amour d’un temps révolu, ses tentatives échouées et les aléas du temps passé se chantent et se jouent autour des retrouvailles touchantes d’Eugène et Tatiana qui, devenus adultes, se croisent par hasard dix ans après leur première rencontre. Adolescente, Tatiana avait courageusement avoué ses sentiments au jeune homme qui la repoussa…alors trop jeune ou trop peu prêt à partager cet amour.

Qu’adviendra-t-il  de cette passion complexe, profonde et asynchrone ?

« C’est bête mais c’est seulement quand tu es là que j’ai l’impression d’être là où je dois être. » (extrait de l’œuvre Songe à la douceur de Clémentine Beauvais)

Dans son roman initial, le poète russe Pouchkine commentait lui-même ses vers. Avec cette expression atypique, d’une certaine froideur qui lui est propre, il dépèce ses personnages, ponctuant ses textes d’aussi délicieuses que perturbantes touches de sarcasme et se jouant du romantisme en général, fidèle à sa plume modérée, précise et toujours élégante.

Alors qu’il traduit le roman du début du XIXème siècle en l’opéra proverbial de 1879, Tchaikovsky accentue déjà le caractère passionnel des personnages et de l’histoire qu’ils partagent. Dans ses lignes, Clémentine Beauvais réaffirme et met en exergue la profonde humanité des personnages et leur mystérieuse sensibilité, les revitalisant et développant une énergie folle autour de leur modernisation.

La pièce de Justine Heynemann emprunte à l’autrice fantaisie et force des émotions. La metteuse en scène adapte le roman de sa contemporaine et, par cette pièce hybride, rend hommage aux célèbres et acidulées comédies musicales de Jacques Demy ayant marqué sa jeunesse par leur univers esthétique. Ici les sentiments des personnages s’entremêlent en chanson sur des musiques aux couleurs électro, pop-rock de Manuel Peskine. Une narratrice omnisciente plonge les spectateurs dans les pensées des différents personnages et invite à se questionner, en bousculant la chronologie de l’histoire…
Musicalité et sentiments transcendent le temps pour un moment de douceur inégalée.

Entre fantasme et réalité, la pièce pêchue, structurée par des chansons vitaminées, brasse les émotions, harmonisant fantaisie, gravité et mélancolie dans un espace épuré saupoudré de paillettes. Si l’amour parfait n’existe pas, celui-ci rayonne de sa sincérité et de ses loupés, irradiant directement des personnages ici comédiens, musiciens et chanteurs. Place à un maladroit et bouleversant tissage d’émotions et de tourments qui s’entremêlent en chansons, admettant la primordialité de vivre pleinement en accord avec ce que l’on ressent.

© Cindy Doutres

Distribution et mentions complètes

Mise en scène Justine Heynemann

Interprètes

La Narratrice Rachel Arditi
Olga Manika Auxire ou Lucie Brunet
Lenski Valérian Béhar-Bonnet
Tatiana Charlotte Avias ou Élisa Erka
Eugène Benjamin Siksou
Le Pianiste Manuel Peskine

Livret Rachel Arditi, Clémentine Beauvais et Justine Heynemann
Musique Manuel Peskine
Scénographe Marie Hervé
Créatrice lumière Aleth Depeyre
Costumière Madeleine Lhopitallier
Chorégraphes Alexandra Trovato et Patricia Delon
Production Soy Création Compagnie de Théâtre
Chargée de production Capucine Tincelin
Diffusion Séverine Seroussi pour Verticale/Book Your Show
Soutiens Fond Lyrique SACD, la SACEM, la DRAC Île-de-France, la région Île-de-France
Résidences de Création  Théâtre Paris-Villette, Théâtre 13, Carré Belle-Feuille de Boulogne-Billancourt