La Terre

Dans cette adaptation du roman de Zola, la metteuse en scène nous plonge dans un monde rural en pleine mutation au travers d’une fresque familiale incandescente

Un corps de ferme qui sent bon l’odeur du foin. Au milieu, le vieux père Fouan, devenu trop âgé pour continuer à cultiver ses terres et entretenir le domaine, se résigne à en faire don à ses trois enfants, de manière plus ou moins équitable… Cet héritage un brin subjectif se transforme alors en cadeau empoisonné ; la fratrie se divise, chacun manifestant progressivement son désaccord au sujet du lopin obtenu, avec un patriarche à charge, qui plus est. Entre comique et tragique, au plus près d’une famille en pleine désunion, Anne Barbot livre sur le plateau la rudesse du travail agricole, mais aussi sa noblesse et sa beauté. Avec un sens aigu de la psychologie et une pointe d’humour salutaire, elle trace un parallèle brûlant entre le XIX e siècle, ses bouleversements et la situation actuelle, grâce à des comédiens d’une extrême justesse, plus vrais que nature.